Ce blog est entre autres un lieu de réflexivité sur la conduite de projets de transition écologique. D’où l’intérêt de regarder des exemples concrets issus de la vie économique du territoire, en l’occurrence aujourd’hui, la Lorraine. Premier épisode de cette série avec les Fermiers d’ici, entreprise créée par Franck Magot à Nancy.
Qui êtes-vous ?
Je suis Franck Magot, j’ai 26 ans et je suis originaire du sud-ouest. Mes grands parents étaient agriculteurs. Je passais donc mes week-ends à la ferme où j’étais en contact permanent avec une agriculture paysanne. J’avais aussi la chance de retrouver sur la table des produits du terroir (magret de canard, cabécou…). Cette relation avec le monde rural m’a amené à suivre une formation d’ingénieur agronome à Nancy. Diplômé en 2015, j’ai créé Les Fermiers d’ici en mars 2016.
En quoi consiste votre projet, et où en est-il aujourd’hui ?
Mon entreprise propose un service traiteur (mariages, baptêmes, réunions d’entreprise) ainsi qu’un service en food truck. Le point commun entre ces deux activités est que nous travaillons exclusivement avec des produits bio et à 90% locaux. Ce sont une quinzaine de producteurs lorrains à qui nous faisons appel tout au long de l’année. Nous avons donc appris à nous adapter à l’évolution des produits en fonction des saisons et des différents aléas climatiques.
Pourquoi ce projet ?
Aujourd’hui, le consommateur peut trouver des produits bio dans des magasins spécialisés, comme Biocoop, dans des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), ou directement chez le producteur. C’est donc sous une forme brute que les produits bio et locaux sont disponibles. Afin de démocratiser ces produits de qualité, les Fermiers d’ici ont souhaité proposer un nouveau service aux consommateurs : valoriser ces denrées en les cuisinant. Ainsi, il est moins coûteux en temps de choisir ces produits, et il devient aussi facile de consommer des produits bio que conventionnels. Enfin, un dernier avantage à cette activité : travailler en circuit-court permet de renforcer le tissu économique local.
Quelle vision du monde votre projet essaie-t-il de mettre en œuvre ?
Nous essayons de défendre le partage et le respect des ressources naturelles. Dans un contexte de mondialisation, nous souhaitons développer un commerce équitable qui permette un partage effectif des richesses.
Comment percevez-vous les enjeux liés à la transition écologique dans votre domaine d’activité ?
Ils sont au cœur du projet. Au-delà de notre choix de travailler avec des produits bio, nous faisons aussi attention à utiliser un maximum d’emballages biodégradables. Beaucoup de nos déchets terminent au compost. A moyen terme, l’objectif sera d’avoir une flotte de véhicules électriques
Quelle place tiennent la collaboration, l’échange et le partage dans la conduite de votre projet ?
A la création de l’entreprise, j’ai ouvert le capital à deux clubs d’investisseurs (des Cigales) et une personne physique. Nous sommes donc quatre associés dans l’entreprise. C’est sûrement le choix dont je suis le plus satisfait. Cela me permet d’échanger avec eux, de prendre du recul et de progresser. Sans ce partage, l’entreprise n’en serait pas là où elle en est en ce moment. Par ailleurs, nous nous efforçons également de développer une relation forte avec nos producteurs, essayant de mieux comprendre leurs besoins pour mieux y répondre.
Emmanuel Paul de Kèpos