Devenir une famille à énergie positive

La transition énergétique peut revêtir deux réalités : l’investissement et le changement de modes de vie. Dans un cas, on investit dans de nouvelles capacités de production d’énergie d’origine renouvelable, dans la rénovation des bâtiments, dans des infrastructures de transports collectifs… Côté modes de vie, on apprend à faire avec ce qu’on a pour être le plus sobre possible du point de vue des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Et c’est là un défi de taille, car en la matière, chacun est comme un fumeur ou un alcoolique qui affirme la cigarette au bec ou le verre à la main, qu’il « arrête quand il veut ».

Aussi, ma famille a saisi la balle au bond, en participant à un concours animé par l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat (ALEC) de Nancy : le défi Familles à Énergie Positive. Thibaud Diehl, responsable de l’Espace Info Énergie de Nancy, en explique le principe : « Familles à Énergie Positive, c’est un concours d’économies d’énergie, dont l’objectif est de mobiliser le grand public sur les économies d’énergie que l’on peut réaliser au quotidien par des gestes et astuces simples, sans affecter son confort ». Les familles s’organisent ainsi en équipes et c’est parti pour mener toutes sortes de petites actions pour limiter ses consommations de gaz, d’électricité, et d’eau : baisser la température d’appel de son thermostat d’ambiance (un peu en journée, et très fortement la nuit), mettre des boudins en bas des portes, ajouter des rideaux aux fenêtres, installer des économiseurs d’eau sur douches et robinets, éteindre le chauffage en journée dans les chambres, rajouter de l’isolant à ses portes et fenêtres, éteindre systématiquement les lumières quand on quitte une pièce, couper tous les appareils en veille dès que l’on peut (télévision, box internet, chaîne hifi, micro-onde…)… et puis surtout, mettre un gros pull quand il fait froid ! Les enfants se prêtent au jeu, les familles se mobilisent et de nouvelles habitudes se créent. Il faut dire que parfois nécessité fait loi, et que dans notre cas, les factures de gaz incitaient à une reprise en main efficace.

Tout ça pour quel bilan ? Quelques pourcents de baisse de ses consommations de gaz, une diminution plus marquée pour l’électricité, et spectaculaire, en qui nous concerne, pour l’eau. Surtout, on y gagne une prise de conscience collective qu’une famille ne vit pas dans un monde clos, mais est responsable des ressources qu’elle mobilise et des émissions qu’elle provoque. Et ça, en terme éducatif, surtout avec des enfants, c’est essentiel. A travers ce début de changement de comportements, il s’agit de se mettre en chemin, car, comme le dit Thibaud Diehl, « le potentiel de réduction est incroyable, que ce soit sans investir (sobriété énergétique), ou en investissant dans l’efficacité et la performance des équipements que l’on utilise ». Encore faudra-t-il que les économies générées ne contribuent pas à d’autres dépenses énergétiques ailleurs (partir en vacances à l’autre bout du globe par exemple), sinon on n’aura rien gagné. C’est ce qui s’appelle l’effet rebond, qui est au cœur des difficultés que nos sociétés éprouvent à changer les modes de vie. En attendant, nous recommandons l’expérience de la participation à ce défi : des économies réalisées, une sensibilisation utile, et des moments de convivialité qui aident à s’investir !

Emmanuel Paul de Kèpos

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