Nous rencontrons aujourd’hui Chloé Lelarge, fondatrice de l’association Frugali, cabinet d’expertise en pratiques et alimentation durable. Elle revient sur la genèse du projet et ses missions en matière d’alimentation durable.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Chloé Lelarge, j’ai débuté mes études par une prépa littéraire et j’ai ensuite poursuivi en sciences sociales avec un master en géographie de l’Alimentation et des Cultures Alimentaires à La Sorbonne. Mes études m’ont permis d’acquérir une vision globale des pratiques alimentaires. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé pour la restauration collective sur les questions d’alimentation durable en Ile-de-France. C’est à mon retour à Nancy, à la fin de mon contrat, que se développe ma prise de conscience écologique. Je participe à des événements autour du Zéro Déchet et c’est à ce moment que je rencontre Anais Streit.
Anais est formée en neurosciences et gestion de projets, nous comprenons rapidement que nos profils se complètent. Notre objectif, celui de relier nos convictions écologiques et compétences professionnelles dans le but de faire évoluer les pratiques en entreprise sur les questions alimentaires, se dessine doucement. C’est grâce à La Serre à Projets que le projet est officiellement lancé. Lauréates de la première promotion en 2020, le dispositif nous a permis de nous structurer et envisager la suite avec plus de clarté. Pendant un an, nous avons porté Frugali à bout de bras, moi en salariat à temps plein, Anaïs bénévole à mi-temps. Aujourd’hui Anais m’a rejoint à temps plein.
Qu’est-ce que Frugali ?
Les missions de Frugali sont multiples : nous proposons, d’une part, notre offre de formations aux organisations sur la Transition Ecologique et Alimentaire tout en les accompagnant vers une transformation de l’existant. Nous construisons des programmes de formations afin d’introduire des concepts et modes d’innovation frugaux au sein des entreprises. Ces formations ont pour objectif de développer les compétences professionnelles et ainsi faire le lien avec des pratiques responsables au sens culturel, écologique et social. Nous accompagnons les entreprises dans leur structuration interne ainsi qu’au diagnostic de leur activité.
Nous intervenons pour le moment auprès de collectivités et nous déployons actuellement des offres avec les mutuelles mais également de grands groupes engagés sur les questions de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et de transition. Nous sommes déjà référencés sur des plateformes de formations, ce qui nous permet d’être sollicitées par des organisations en France Métropolitaine.
Comment en êtes-vous arrivée à imaginer cette nouvelle activité professionnelle ?
La création de Frugali est un mélange entre coup de chance et opportunités. A l’époque, Kèpos avait réalisé un sondage sur les activités manquantes du Grand Nancy. Ayant déjà le projet en tête, j’ai pu à plusieurs reprises en discuter avec Emmanuel Paul, fondateur de Kèpos, pour réaliser un diagnostic de territoire. Ce dernier révélait le manque d’un acteur qualifié en matière d’alimentation durable et porteur d’une offre de formation sur le bassin nancéen. Nous avons, par conséquent, profité de cette opportunité pour déposer un dossier de candidature à La Serre à Projets.
En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ?
Comme je l’évoquais un peu plus haut, le projet Frugali comporte différentes strates :
- Une première qui représente le noyau dur de notre activité : un travail de lobbying auprès des organisations privées, publiques et associatives sur la modification de leurs pratiques.
- La deuxième réside dans le changement du fonctionnement et pratiques professionnelles via un travail de sensibilisation et formation.
Nous avons à cœur de ne jamais juger les structures que nous accompagnons et travaillons avec bienveillance pour comprendre les besoins de nos clients. Plus le dialogue sera fluide, plus les organisations seront disposées à mettre en place les nouvelles pratiques responsables que nous leur conseillerons.
Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ?
Nous travaillons, en 2022, à rechercher l’équilibre économique, tout en pensant à l’intégration en salariat d’Anaïs.
A moyen et long terme, nous aimerions élargir nos partenariats et pouvoir créer des permanences juridiques dédiées aux salariés sur la transition alimentaire au sein des entreprises.
En ce qui concerne nos engagements chez Kèpos, nous participons à la construction d’un PTCE (Pôle Territorial de Coopération Économique) sur le territoire du Grand Nancy. Parmi les différents groupes de travail, nous avons fait le choix de rejoindre celui dédié à la RSE.