A l’occasion de la transformation de l’association Fibricoop en coopérative, nous avons interviewé Fabien Potiez, coordinateur de ce projet de valorisation des déchets textiles !
Qu’est-ce que Fibricoop ?
C’est une coopérative qui collecte et transforme le textile au rebut qui provient de blanchisseries industrielles. Nous créons des sacs avec différents types de textile : vêtements de travail colorés et linge plat blanc. En ce qui concerne notre gamme, nous commercialisons pour le moment des totes bags. Des cabas, sacs à langer, trousses d’école et de toilette, sacoches à vélo et des sacs à bières verront bientôt le jour ! On peut en faire des choses avec des anciens vêtements de travail ! Notre stock de matières premières va devenir plus conséquent dans les mois à venir : nous allons travailler avec des chiffonniers, prestataires de notre blanchisserie partenaire, ce qui nous permettra d’étendre notre gamme et répondre à la demande.
En quoi votre projet contribue à la transition écologique et solidaire de son territoire ?
Parce que c’est un projet 100% local et très peu énergivore avec un impact environnemental positif : les vêtements sont réutilisés par Fibricoop au lieu de partir à la poubelle. Nous les transformons très peu, nous avons seulement besoin d’un peu de découpage pour créer les produits finaux, et cela sans aucun traitement chimique contrairement à ce qu’il est courant de voir dans l’industrie du textile. D’autre part, nous travaillons exclusivement avec des partenaires de la région : APF Entreprise pour l’atelier de couture, les produits sont floqués à Laxou, les vêtements viennent d’une blanchisserie à Malzéville et la collecte et l’acheminement du textile pourrait bien être réalisé prochainement en vélo cargo par la coopérative Les Coursiers Nancéiens ! Cette rencontre a d’ailleurs été organisée par Kèpos, nous vous remercions ! Le fait d’être passé d’une association à une SCIC renforce notre impact positif sur le territoire, puisque nous avons la garantie que le projet sera non-délocalisable et d’utilité sociale pour les habitants.
Pourquoi être passé du statut d’association à celui de coopérative ?
Notre projet a une visée commerciale et une production semi-industrielle, ce que ne permet pas le statut associatif. Maintenant pourquoi une SCIC ? Parce que nous voulons que chaque partenaire ait un intérêt à nous suivre, faire en sorte que toutes ces entreprises travaillent avec nous et ne soient pas en concurrence. Le projet de se transformer en SCIC nous est apparu évident parce que nous répondons à un besoin d’utilité sociale et notre projet fait partie intégrante de l’Économie Sociale et Solidaire. Les principes d’une SCIC sont les suivants : contribuer à l’impact positif d’un territoire, engager toutes les parties prenantes de la coopérative, créer un projet non délocalisable, et n’être rentable que dans l’objectif de pouvoir réinvestir en retour dans le projet. A l’inverse du système capitaliste, la prise de part au capital ne permet pas de s’enrichir ou de prendre possession de l’entreprise !
Comment se déroule le lancement de la souscription au capital ? Quels sont les retours ? Combien de sociétaires avez-vous actuellement ?
Tout se passe plutôt bien, plusieurs entreprises ont pris des parts mais pas encore de collectivités pour le moment. Nous visons les 15 000 euros avant la fin d’année. Nous comptons parmi nos sociétaires : la société COMPAS, l’épicerie de vrac Court-Circuit, APF entreprise, différents membres du Jardin d’entreprises de Kèpos, mais aussi de nombreux particuliers. La SCIC sera effective dès le 1er Janvier 2022. Il reste possible de prendre des parts tout au long de la vie de la coopérative.
Comment envisagez-vous la suite de l’aventure ? Si tout se passe bien, comment vous voyez-vous dans 5 ans ?
Si tout se passe pour le mieux, nous aimerions multiplier les produits et élargir notre gamme. Nous pourrons, par conséquent, proposer un catalogue fourni à toutes les entreprises que nous irons démarcher. Du point de vue des Ressources Humaines, nous souhaitons recruter un designer textile sur une durée indéterminée et pourquoi pas des apprentis dans les deux années à venir. A terme, l’idéal serait d’essaimer le projet sur d’autres territoires. APF a des ateliers de couture un peu partout en France, tandis qu’il y a également des blanchisseries industrielles dans tout le pays, ce qui nous laisse donc la possibilité de dupliquer notre projet.
Retrouvez toutes les actualités de Fibricoop ici et n’hésitez pas à contribuer au lancement de sa coopérative !
Alexandra Casas de Kèpos